dimanche 29 juin 2008

Allah l'omniprésent

JE LE REPETE POUR CE QUI SERAIENT CHOQUES PAR CET ARTICLE : JE SUIS PARFAITEMENT CONSCIENTE DE LA PARTIALITE DE CE BLOG, IL S'AGIT D'UN BLOG DE VOYAGE OU J'ECRIS EN VRAC CE QUE JE PENSE ET J'ASSUME CE QUE JE DIS...
Comment écrire un blog sur l’Egypte sans aborder le sujet de la femme ? Et comment aborder ce sujet sans parler de religion ?? Me revoilà donc en direct de Port Saïd pour partager mes impressions et opinions sur ce sujet étonnant, troublant, sensible, qui est dans toutes nos discussions ici et qui est si difficile à comprendre ou à aborder sans porter de jugement. Vous ne vous offusquerez pas des mots que j’utilise ou de mes aprioris. En tout cas, en tant que française de passage dans ce pays musulman, c’est ce qui me marquera le plus, je crois. Bref, tout ça pour dire que je voulais y réfléchir et ne pas me précipiter pour en parler. Concernant mon opinion là-dessus, je suis passée par plusieurs phases depuis mon arrivée il y a deux mois. Tout d’abord c’est le choc. Toutes ces femmes voilées ou nikabées, qu’on ne voit pas dans les cafés, qu’on croise tel des fantômes dans la rue, qui n’ont pas leur place dans la vie économique et politique de ce pays et qui ne sont « bonnes » qu’à faire des enfants… c’est pas évident à comprendre même quand on est pas ultra-féministe. Puis, à un moment je me suis dit « quand même, elles sont beaucoup plus libres que ce que je croyais » (je me rappelle plus bien mes arguments à ce moment là…) et je trouvais que le voile était joli et que ça rendait les femmes belles… Oui, je me suis dit ça pendant un moment. Maintenant, je suis revenu à la phase 1, c'est-à-dire une incompréhension générale agrémentée d’un peu de frustration, de choc et de découragement.
Il faut savoir qu’il y a 10 ans, les femmes égyptiennes portaient la mini jupe, pouvaient se baigner dans la mer, il y avait des mouvements féministes etc. Mais quelque chose a changé. Les égyptiennes sont soudain obligées de se cacher sous des voiles, des nikabs, des longues jupes et des gants pour cacher leurs attributs, et ce, dès la puberté. Tout est devenu "haram" (péché). Toute forme d’art est devenue interdite par ce courant religieux ultra-rigoriste (le Wahhabisme) : la danse : haram, le théâtre: haram, le cinéma: haram, et même la musique dans son intégralité est considérée comme perversion qui détourne du droit chemin. Le droit chemin, c’est celui qui te garantit une place au paradis. Ici, tout le monde vit dans l’espoir qu’au paradis, ce soit mieux… Bref, ce courant fait une interprétation excessive du Coran sur le sexe, la femme, les arts, l’alcool, la femme (en bref tous les péchés…) et la pratique de la religion. Il y a comme des niveaux de haram et au top de la liste : le sexe.
Pour l’organisation du festival de court-métrages de l’Alliance, lors du tri des films qu’on nous a envoyé, il fallait penser à la censure éventuelle du comité de direction de l’Alliance (pas de scène non politiquement correcte avec un degré de tolérance zéro).
Aujourd’hui, c’est devenu la norme en Egypte et les femmes elles-mêmes décident de se plier à ces restrictions et leurs libertés sont réduites à se marier (avant 25 ans parce qu’après on ne trouve plus de mari –il y a plus d’hommes que de femmes) et à faire des enfants. La religion tient une place tellement importante qu’elles préfèrent porter le nikab être (ou paraître !) pieuses et ainsi être respectées.
Bien sûr c’est un schéma bien général et que je vois de l’extérieur, de mes yeux innocents de petites française. Certaines travaillent, certaines ne portent pas le voile. Dans les villes elles font des études souvent (surtout parce qu’à l’université elles peuvent trouver un mari pas trop mal) et j’en ai même vu une fumer au Caire ! Certaines de mes étudiantes de mon âge apprennent le français pour leur travail ou pour même pour leur plaisir, par ouverture d’esprit, mais la plupart n’ont qu’une chose en tête : se marier. Souvent, elles ne remettent pas une seconde en question leur condition ou leur façon de vivre et ce n’est évidemment pas ma place de leur exposer mon avis, mon exaspération ou ma désolation ou bien de leur donner des conseils. Je ne fais que les écouter et je joue le jeu. C’est pourquoi, entre stagiaires, c’est le sujet récurrent et c’est très frustrant. Nous respectons du mieux possible les coutumes (ou interdictions) locales et on transpire dans nos manches longues, sous 50°, on ne fait pas de vélo (interdit !), on ne s’allonge pas sur la plage et on se met encore moins en maillot… Alors, on va s’isoler dans des hôtels *** de touristes américains et on se baigne (comme aujourd’hui J) pour ne pas se sentir trop soumises à une culture qui ne nous appartient pas. (J’ai quand même vu à la piscine des petites filles égyptiennes de 6-7 ans se baigner avec des maillots de bain + jupe ou pantalon par dessus…)
Pas évident parfois de savoir ce qui est permis et ce qui ne l’est pas. Hier par exemple, on est allés dans une station balnéaire : Raas Elbar et j’avais mis un t-shirt qui montrait mes épaules et on m’a demandé si j’avais pas autre chose … euh … non ! Il fait 50° !
Les femmes et les hommes ne se touchent pas. Tout contact physique est réservé pour aux couples, dans l’intimité enfin, je pense ! je suis pas là pour voir !) On ne verra jamais un couple s’embrasser dans un lieu public – ça change de la France et des amoureux qui s’bécotent sur les bancs publics ou des boîtes de nuit aux Etats-Unis où là, c’est carrément de la pornographie publique !!
Tout le monde attend le mariage pour avoir des relations sexuelles et donc les hommes sont comme des fous quand ils voient une russe en short qui visite la vallée de rois –merci les russes pour l’image dégradante que vous donnez de la femme étrangère ! tout le monde en pâtit !
Si par malheur une fille a une relation sexuelle avant le mariage, elle aura une mauvaise réputation et ne trouvera jamais de mari (le contrat impose la virginité) et même celui avec lequel elle aura couché ne voudra pas l’épouser parce que c’est une fille facile ! … Donc, certaines se font reconstituer l’hymen… Yarks !
Autre chose qui ne choquera que vous, lectrices : ON NE TROUVE PAS DE TAMPONS EN EGYPTE !! Passez le message pour celles qui veulent venir. Mieux vaut être prévenue !
Le mariage : voilà comment ça se passe en général : un homme repère une femme (pas facile si elle porte le nikab de savoir si elle est belle !), ensuite, il va voir sa famille et leur annonce son intention d’épouser leur fille. Il a quelques mois pour montrer, à la famille et à elle, qu’il vaut le coup. Ils peuvent se rencontrer mais c’est évidemment en présence d’un membre de la famille de la fille et en général chez elle. Après ça, la famille dit oui ou non – la fille peut donner son avis mais c’est pas dit que ca change quelque chose… Après c’est le mariage.

Pour ce qui est de la cérémonie, je sais pas encore bien en détails mais je saurai jeudi puisque je suis invitée à un mariage.
Dans la rue, on installe des immenses ballons colorés d'un goût très ... egyptien :


avec les noms des mariés écrits dessus...



En tout cas, l’homme –ou sa famille- doivent tout payer, y compris l’appartement où ils vont vivre et les meubles. La femme arrive et met les pieds non pas sous la table mais dans la cuisine (petite blagounette) !
Après le mariage, ils peuvent divorcer. Si c’est la décision de l’homme, il perd tout : l’appartement les meubles et les enfants et doit payer une somme prédéfinie dans le contrat. La femme peut divorcer mais seulement pour faute grave (adultère généralement)…. Après le divorce, ils doivent rester dans l’appartement / maison pour 3 mois pour voir si la femme est enceinte. Si pendant cette période il y a contact physique, le divorce est annulé.
En général, la femme tombe enceinte très rapidement : dans les mois qui suivent le mariage. Il ne faut pas perdre de temps.
La famille égyptienne est typiquement composée de 3 enfants. Le rôle de la femme est celui de la femme au foyer comme on peut l’imaginer, l’homme n’aidant pas ou peu aux tâches ménagères.

Les femmes sont très coquettes. Elles portent plusieurs voiles de couleurs différentes (il doit faire 200° là-dessous !) Les habits DOIVENT être assortis : le sac qui rappelle le voile qui rappelle le dessin qui rappelle la montre… Elles mettent 2 tonnes de fond de teint –la peau blanche est très la norme de beauté.
Et bizarrement, elles habillent leurs filles comme des petites poupées. Parmi les cours que je donne j’enseigne (si on peut dire "enseigner") à des maternelles et les petites de 3-4 ans portent de jolies robes colorées et des talons ! On se demande pourquoi elles les habillent comme ça si c’est pour qu’à 14 ans, on les voile et les cache sous des tuniques et des jupes longues…

Plus généralement, pour ce qui est de la religion, difficile de l’ignorer !! Elle est partout ! Cinq fois par jour, c’est la prière et toute l’Egypte retentit au son des haut-parleurs. Les prières rythment la vie. Pratique si on a rendez-vous et qu’on n’a pas l’heure ! Mais c’est quand même difficile de se faire à la première prière, à 5h ! Autour de l’appart, il y a 3 mosquées et donc 3 chants différents. Ce qui donne une symphonie incroyable, une sorte de transe envoutante, glucose et assez effrayante.

Un vendredi au Caire, à l'heure de la prière...
A l’heure de la prière, il n’est pas étonnant de voir des hommes à genoux sur leur tapis, la tête par terre, qui marmonnent, au milieu de nulle part : sur un bout de trottoir, sur le terre-plein central d’une voie rapide, dans la bibliothèque de l’Alliance. Et les hommes les plus pratiquants ont une marque sur le front à force de s’appuyer, qui impose le respect.
Et pendant la prière, on ne chante pas ! Le soir de la fête de la musique à l’Alliance, on a fait un concours de musique et pendant ¼ d’heure, on a tout interrompu par respect. Ambiance bizarre…
Tout le monde ne fait pas toutes les prières mais celles de 12h et du vendredi sont plus ou moins obligatoires. Ce jour-là, c’est impressionnant ! A 12h, la vie s’arrête, même au Caire. Les trottoirs sont envahis, les trottoirs devant les mosquées sont investis, on y installe des tapis, les bruits dans la rue sont sur pause, on n’entend plus que l’Imam prêcher. Le son est si fort que même si on n’est pas musulman, on doit s’arrêter de faire ce qu’on fait parce qu’on ne s’entend plus…



Voila pour ma petite retrospective .

- Suite à un vent de révolution et de commentaires concernant ce blog, je voudrai quand même rappeler aux lecteurs egyptiens que ce blog est comme un journal intime, que je donne mon avis et que si je ne racontais pas ce qui me choque/ m'interpelle ou me fais réfléchir, je n'écrirai rien du tout. Un blog c'est fait pour ca. Il s'agit là de liberté de pensée et d'expression et d'autre part, rien ne vous oblige à le lire! Si vous voulez me donner votre point de vue, je suis ouverte à toute discussion, si cela peut me permettre de comprendre mieux et de connaître votre position.
De la même façon, si vous étiez en France, vous seriez choqués par certaines choses, et vous auriez envie de le faire partager à vos amis, famille etc. C'est ce que je fais, pas plus. Je n'accuse ou ne critique personne ni aucune religion, coutume ou pratique, je ne fais que donner mon opinion dessus et si vous avez assez d'ouverture d'esprit, vous me comprendrez. -

Voilà pour aujourd'hui

vendredi 6 juin 2008

Après une longue absence, je reviens et vais vous parler de mon week end au Caire il y a 2 semaines


Le vendredi matin, le rue est investie pour la prière



Celle là, elle fera pas rire tout le monde mais moi, elle me fait poiler! :)


Visite du quartier copte
Spécial dédicace à Isa ...

It was legendar ...

Des affiches de cinémaPetit resto indien bien sympa

Après midi au spa près du Caire. CA s'apelle Solaris, je vous le recommande chaudement!

- Ce petit cocktail me fait un bien fou!
- Moi de même ma chère, tout à fait charmant! Allons retrouver Jacques et Jean-Paul qui jouent au golf!

Un peu de sport pour garder la ligne...

Après l'effort, le réconfort!

Aaah, vraiment, ce week end, c'était pas de tou repos! ...